Issu d’une famille de vignerons Sancerrois, Luc Prieur se forme à Beaune et rejoint très vite le domaine familial pour en reprendre les rennes dès 2012, il n’a que 22 ans. Encore accompagné de son père sur les débuts, Luc fait prendre un virage certain au domaine, que ces prédécesseurs ont toujours entretenu de manière raisonnable en travaillant les sols, vendangeant à la main et limitant l’utilisation de chimie. L’exigence d’alors était probablement motivée par la mise en bouteille des vins, aboutissement rare puisque les vignerons avaient l’habitude de vendre leur production aux négociants et coopératives. Luc abandonne les désherbants dès son arrivée, il conserve la vendange manuelle, soigne les sols, vinifie en levures indigènes, réduit les apports en soufre, élève ses vins sur lies et les filtre peu ou pas. Les vins du domaine sont remarquables de fraîcheur et de vivacité, et l’empreinte de l’année est clairement perceptible dans les jus, souvent déroutante, preuve qu’il n’y a pas de règle dans les expressions de millésimes.
Le domaine s’étend sur 19 hectares dont 5 de pinot noir qui bordent le domaine en direction des fameux coteaux où Luc possède entre autres une parcelle de Monts Damnés. Pourtant, il se plait à mettre en avant des lieux-dits moins réputées comme Les Pichons, en rouge, ou Pieuchaud en blanc sur sol de silex. Les 14 autres hectares sont plantés de sauvignon blanc. Les vignes, totalement ou partiellement enherbées, sont âgées de 20 à 70 ans. En rouge, les macérations s’étalent sur un mois environ, sans pigeage, avec quelques remontages. L’entonnage se fait par gravité, les vins vieillissent dans différents contenants : barriques, demi-muids et cuves tronconiques (aussi utilisées pour les fermentations). Aucun prestatire n’intervient dans la chaine de production, si ce n’est un vigneron du Beaujolais et sa mystérieuse machine qui cire finement les cuvées de parcellaires.