Christian Rouchier

Christian Rouchier

C’est en 2007 que Christian Rouchier, à partir de vignes paternelles, réalise ses premiers hectolitres de vins pour la familleet les amis. Sa production plaît immédiatement et bien au-delà des cercles amicaux et familiaux. En 2010, il crée son entreprise agricole en parrallèle de son activité professionnelle et en profite pour convertir le vignoble à l’agriculture biologique. En 2014, il profite d’un plan de licenciement pour se lancer pleinement dans l’aventure vitivinicole et adjoint, en 2016, à son hectare et demi de vieilles vignes une nouvelle plantation d’un hectare composée de Syrah, de Marsanne et de Viognier.

Sur les hauteurs de Saint-Jean de Muzols, Christian Rouchier à la chance de pouvoir exploiter quatre grands terroir : « Luc » et « La Chave » en Saint-Joseph, « Puat » et « Antraygue » en Vin de France.

« Luc » est une parcelle d’un peu moins d’un hectare plantée dans les années 1970 par le père de Christian sur un terre aux sols peu profonds en dessous desquels on retrouve du Gneiss. « La Chave » est une parcelle plantée de Syrah en 1952 sur un sol assez pauve de Gneiss, ici encore. « Puat » est en dehors de l’aire d’appellation Saint-Joseph et présente la singularité d’être complantée de Syrah (80%) et de Chasselas (20%) que Christian covinifie. Enfin, à quelques encablures du lieu-dit La Chave, de jeunes vignes de Syrah, de Marsanne et de Viognier déploient leurs racines sur des sols un poil plus argileux mais toujours sur ce magnifique socle de Gneiss. L’ensemble du vignoble est plutôt exposé soleil couchant.

De 2007 à 2020, Christian Rouchier était inséparable de « Loraine », sa jument comtoise avec laquelle il effectuait l’ensemble du travail des sols dans les vignes (buttage, débuttage, griffage). On retrouve sur les étiquettes du domaine ce duo homme-cheval qui a permis l’entretien du vignoble pendant près de quinze ans. Mais, à partir du millésime 2021, Christian a mis à la retraite « Loraine » (une retraite dorée bien entendu, dans les prés jouxtant le domaine) en décidant de cesser le travail des sols. Cette décision, Christian l’a prise en recevant les résultats d’analyse des sols réalisés en 2020 qui attestent étonnament de pertes en matières organiques par rapport aux analyses de 2007. Cet affaiblissement, Christian l’attribue au travail des sols ce qui l’a conduit à changer radicalement sa conduite du vignoble. Désormais, il sème chaque automne du trèfle et du triticale qu’il couche à la fin du printemps avec un rouleau faca. De cette manière, il espère restaurer la fertilité des sols et lutter contre le déssechement qu’induit le réchauffement climatique. Il s’engage également sur la voie de l’agroforesterie en plantant des haies en bordure de ses vignes.

L’essentiel des efforts de ce passionné d’agronomie sont réalisés dans le vignoble. En cave, Christian opte pour des vinifications simples et traditionnelles, en vendange entière, avec les levures indigènes. Il procède à des macérations plus ou moins longues selon les millésimes dans des cuves en béton et l’élevage s’étire sur 18 mois dans de vieux fût âgés d’au moins six ans, afin ne pas marquer les vins avec des notes boisées. Avant la mise en bouteille, les vins ne sont ni filtrés, ni collés.

Dans le verre, vous découvrirez des vins ancrés dans un style très traditionnel mais absolument pas rustique. Au contraire, ils s’expriment tout en finesse sur des notes de rose, de violette et de poivre. En bouche, c’est ce jus de Syrah, frais, sec, minéral et élancé qui vous charmera à coup sûr. Certainement une des plus belles interprétations de Saint-Joseph que nous connaissons !