Des ses proprees mots, Corentin a baigné dans la cuve depuis l’enfance, bercé par la participation aux tâches de la vigne et de la cave avec son oncle et sa tante sous l’égide de Pierre Overnoy. Ses premières armes, Corentin les fait chez nos voisins helvétiques, plus précisément à la Ville de Morges dans le Canton de Vaud. La Suisse fait partie de ces rares pays qui perpétuent une tradition de viticulture communale, encadrée par les autorités locales. L’arrivée de Corentin Houillon à Morges signe une véritable révolution avec la prise d’un virage nature assumé. La vigneron y fera parler de lui et la presse locale le médiatise abondamment.
Fort de cette expérience, rompu à la viticulture alpine, Corentin se met en recherche d’un lieu à forte identité et fort potentiel. Ses pérégrinations l’amènent jusqu’en Savoie, et plus particulièrement dans un secteur très atypique de son vignoble : la Chautagne. Petit val rhodanien au profil jurassien, la Chautagne fait figure d’exception en Savoie : micro-climat, très fortes pentes, terroir de molasse glacière (se dégradant en sable sous l’effet de l’érosion) en font un lieu unique où la viticulture se révèle parfois extrême. Dans les siècles passés, la Chautagne était érigée parmi les secteurs produisant parmi les plus beaux vins de l’hexagone et parfois mise en parallèle de crus beaucoup plu sudistes tels les vins… languedociens ! Des sources historiques y établissent le berceau de la mondeuse laquelle aurait été ramenée des croisades à Vions par les templiers.
Pour celles et ceux qui méconnaissent le secteur, nous pouvons résumer cela de la façon suivante : un lieu singulier, à mi-chemin entre profil alpin et rhodanien, où se dégage une énergie évidente, puissante, fruit notamment de sa topographie et de son climat.
Il s’agit des tous débuts savoyards de Corentin Houillon mais celui-ci a déjà imprimé sa marque au domaine : biodynamie, engrais verts, enherbement total y compris sous le cavaillon… Le vigneron conjugue avec brio expérience, détermination et engagement. En cave, les jus sont vinifiés et embouteilles sans intrant, des purs jus auxquels il tient plus que tout. De ses propres aveux, il serait incapable de faire autrement !
Dans l’équipe Vinograf, outre la personnalité passionnante de l’homme, nous avons apprécié la griffe qui se dessine : des blancs au profil jurassien, droits, au fruit pulpeux et parfois sur une oxydation ménagée ; des rouges puissants, destinés à la garde.
Vigneron plein d’avenir et à suivre de très près !