Voisin de palier de Richard Leroy, Thomas Batardière est installé depuis 2012 au coeur de l’Anjou à Rablay sur Layon ou il bichonne en agriculture biologique un peu plus de trois hectares de vignes idéalement situées, notamment une parcelle sur le Clos des Noëls et une autre à proximité des Aussigouins et du plateau de Montbenault. En relisant ces lignes énumérant ces lieux-dits, désormais fameux, on se dit que la région est vraiment dotée de terroirs exceptionnels que nombre de vignerons talentueux, plus ou moins jeunes, ont su populariser à l’image entre autres de Richard Leroy, Mai et Kenji Hodgson ou encore le petit dernier, Pierre Ménard.
Comment Thomas est-il arrivée dans cette région bénie des dieux pour le Chenin ? Natif d’Angers, Thomas a suivi un parcours qui l’a progressivement conduit vers le monde du vin. Il commence des études à l’école du Louvre puis continue sur des études d’anthropologie. Il commence à s’intéresser au vin alors qu’il travaille dans la restauration. Très vite la passion le gagne et il ne cesse de parler de vins à ces clients à tel point que son patron l’a poussé à aller mettre le nez dans la viticulture au travers d’une semaine de break : ce fut un déclic.
Il intègre alors en tant que salarié le Château Yvonne. Il y restera trois ans et c’est durant cette période, l’envie de se lancer par lui-même s’est dessiné petit à petit. Il commence par rechercher des vignes dans le Saumurois mais le prix du foncier ne lui permet pas de trouver de terroirs intéressants. Il porte alors son attention sur Rablay sur Layon qui offre une multitude de terroirs pauvres propices à l’élaboration de grands Chenins équilibré et trouve son bonheur en 2012 qui sera de fait son premier millésime.
En cave, Thomas Batardière souhaite être le moins interventionniste possible. Pour les blancs, il ne pratique pas de débourbage et évite au maximum les soutirages pour vinifier sans soufre. Les rouges quant à eux sont le résultat d’un long travail d’infusion et se révèlent fins et fruités. Si Thomas souhaite réaliser des vins sans soufre, il n’en fait toutefois pas une religion et préfère corriger et légèrement filtrer sa production s’il estime que c’est nécessaire, son objectif étant de toujours délivrer des vins nets et droits au consommateur. Nous apprécions au plus haut point ce pragmatisme qu’il partage notamment avec Richard Leroy.